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Le favori, la cote et le rapport

Par L'équipe Boturfers, le 29/12/2015

On peut décliner cette notion de favori d’une course hippique d’une façon de plus en plus resserrée, c’est-à-dire de moins en moins subjective ou affective et de plus en plus scientifique voire froidement mathématique.
Ceci au dam du parieur intuitif mais au bénéfice d’une nette amélioration des résultats espérés. Et rassurons-nous, sans que l’aspect ludique, les frustrations et jubilations n’en disparaissent pour autant.

Toutes les définitions du favori

Dans cette idée de progression vers un affinement, du plus improbable au plus sérieux, nous avons dans l’ordre :

Le favori de cœur

Il est choisi à partir d’un nom plaisant, d’un numéro fétiche ou d’une couleur préférée de casaque. Telle est souvent l’approche du joueur occasionnel se trouvant par hasard en famille un dimanche après-midi sur l’hippodrome. Il s’agit là d’une approche conviviale et respectable, parfois accompagnée par la célèbre chance du débutant mais qui ne saurait tenir la route bien longtemps.

Le favori par recommandation

C'est le fameux tuyau, qui vous a été chaudement recommandé, souvent par un spécialiste auto-proclamé, démonstration à l’appui ou drapé dans le grand mystère des initiés. Peu probable là encore que la réussite se maintienne à long terme.

Le favori confirmé

C'est le partant rassurant par son aspect pleine peau au rond de présentation au galop ou bien par la belle allure de ses canters (séquences d’échauffement sur la piste avant les épreuves de trot). Certains turfistes considèrent incontournable cette étape et annulent leurs enjeux en cas de doute au regard de cette seule impression physique si elle est défavorable.

Le favori technique

Établi sur l’étude minutieuse de multiples paramètres, il s’agit là comme on dit de faire le papier en épluchant soigneusement les critères propres à la course considérée, au profil et performances du cheval à retenir, à la concurrence, à l’état du terrain, etc. Ces critères peuvent se compter par dizaines et permettent une recherche fouillée, recherche qui fait tout le sel de nombreux joueurs qui aiment à aiguiser leur expertise parvenant parfois ainsi à débusquer un vainqueur improbable avec de beaux rapports à la clé avec, en prime, la satisfaction de s’être démarqué du commun des parieurs.

Le favori de la presse hippique

Nous étudierons une autre fois de manière très avancée ce favori dégagé par les professionnels (journaux, radios, revues et sites spécialisés) en comparaison de ce que pourrait (ou devrait) être le réel favori.

Le favori consensuel

C'est le cheval qui affiche au final la plus petite cote parce qu’il a recueilli la plus grande confiance des parieurs. Il s’agit du partant sur lequel le montant d’enjeux est le plus important en jeu simple gagnant (pari consistant à trouver le vainqueur de la course).
C’est le favori sur lequel nous allons plancher dans un premier temps.

Le favori absolu

C'est le cheval qui aurait, tous facteurs connus y compris le déroulement de la course, la plus forte chance de l’emporter si quelque génie ou quelque devin avait le pouvoir d’accéder à ces informations ultimes. Nous serions alors devenus le fameux Démon invoqué par le grand mathématicien Simon de Laplace, c’est-à-dire ce démiurge qui sait tout sur tout, et à l’avance parce qu’il peut tout calculer possédant tous les paramètres et une infinie puissance de calcul. Mais dans ce monde-là plus de paris possibles !

Bien entendu, ce n’est pas sur ce favori idéal mais logiquement sur le favori à la cote que nous allons porter notre attention dans ce premier article traitant le sujet des favoris.
Nous verrons ensuite qu’il permettra d’aboutir sur la définition d’un nouveau favori, le plus intéressant pour nos finances : le favori optimum.

Le type de favori à retenir

Pour l’heure donc, la cote finale semble, en première estimation, la donnée la plus pointue et la plus objective dont nous disposions, notamment parce qu’elle s’établit sur une large base ; issue du consensus statistique d’un grand nombre de joueurs dont certains très expérimentés, d’autres débutants, sachant qu'un Candide porte parfois un regard plus juste qu’un vieux briscard parfois trop versé dans des réflexes alors que le monde des courses et des paris évolue.

Ceci étant, il existe encore différents type de cote : la première cote, la cote finale et la cote live. Nous écarterons immédiatement la cote live de notre étude. Le cote live correspond à la cote donné par le bookmaker dès lors que la prise de pari est ouverte. En effet, lorsque les paris sont ouvert, la cote évolue en permanence en fonction des enjeux portés par chaque cheval. On peut donc identifier à tout moment un favori, mais ce caractère insaisissable ne sied guère à notre étude. Nous garderons donc 2 définitions du favori à la cote :

  • le favori à la première cote,
  • le favori à la cote finale

La première cote correspond à la première cote officiellement communiqué par le bookmaker le jour de la course. Historiquement le PMU communiquait cette première cote le matin, c'est d'ailleurs pour cela qu'on l’appelle aussi cote du matin. Cette cote est établie sur la base des premiers paris déposé par les turfistes dès lors que la liste des partants est diffusée, généralement la veille des course par les journaux spécialisés. Les premiers parieurs ont donc le temps de faire leur choix et leurs enjeux. Lorsque la première cote est communiquée, la liste des chevaux est définitive pour toutes les courses de la journée, les entraîneurs ne peuvent plus déclarer de non partant sauf raisons exceptionnelles.

La cote finale correspond à la cote du cheval lors du départ de la course (plus précisément 3 minutes avant le départ de la course). La cote finale d’un partant reste, dans l’absolu, une donnée qu’il ne sera possible de valider qu’après course ou du moins une fois la course partie et la prise de paris close. En effet, les variations de cotes des dernières secondes nous resteront mal accessibles, parieurs lambda que nous sommes.
Les chiffres ainsi exploités après coup pourraient alors ne pas apparaître comme des chiffres exploitables. Nous verrons qu’il n’en est rien et que paradoxalement il pourrait s’agir parfois de tirer partie de ces mouvements de cotes sous-terrains suivant la typologie des courses.

Remarque : nous publions tous les jours sur notre page des favoris du jour la liste de tous les chevaux faisant partie des favoris de leurs courses d'aujourd'hui.

Favori 1ere cote vs favori cote finale

Avant de détailler dans un prochain article les résultats de notre étude sur les favoris, voici un avant goût du type de statistiques sur lesquelles vous pourrez dorénavant vous appuyer pour faire vos pronostics PMU, avec ou sans favori.

Notre étude porte sur toutes les courses PMU courues depuis le 01/01/2007. Nous distinguerons 3 cas de figure pour les gagnants :

  • le cheval qui gagne la course était le favori à la 1ère cote et à la cote finale,
  • le cheval qui gagne la course était le favori à la 1ère cote mais pas à la cote finale,
  • le cheval qui gagne le course n'était pas le favori à la 1ère cote mais il était favori à la cote finale.

A noter que dans toute l'étude qui va suivre nous avons choisi de nous référer à la cote du bookmaker PMU, et plus précisément à sa cote PMU "physique" (par opposition à la cote ePMU pour les paris réalisés sur internet).

Cas 1 : le gagnant était le favori à la première cote et à la cote finale

Le tableau ci-dessous rassemble le rendement et le taux de réussite d'une stratégie qui consisterait à jouer systématiquement un cheval (mise à masse égale en pari simple gagnant et placé) s'il est le favori à la première cote et s'il est toujours favori à la cote finale : c'est la définition d'un favori confirmé.

 Pari simple gagnantPari simple placé
DisciplineNb chevauxRéussiteRendementRéussiteRendement
Toutes56 699+ 32 %- 14 %+ 59 %- 7 %
Trot22 700+ 34 %- 11 %+ 59 %- 5 %
Plat20 549+ 30 %- 17 %+ 59 %- 10 %
Haies4 179+ 31 %- 18 %+ 60 %- 7 %

Ces résultats révèlent que cette stratégie est irrémédiablement perdante, même en pari simple placé malgré une réussite de plus de 50 %, car évidemment la cote du favori étant extrêmement basse, les rapports ne suffisent pas à rentabiliser les sommes engagées.
Bien entendu, le taux de réussite en placé est plus élevé, d'un facteur 2 mais le rendement s'écroule en simple placé en raison de la faiblesse des rapports, généralement bien moins élevés qu'en simple gagnant.

Cas 2 : le gagnant était le favori à la première cote mais pas à la cote finale

La stratégie cette fois-ci consiste donc à miser si le cheval est le favori à la première cote et qu'il n'est plus favori à la cote finale : c'est la définition d'un favori non confirmé.

 Pari simple gagnantPari simple placé
DisciplineNb chevauxRéussiteRendementRéussiteRendement
Toutes23 034+ 14 %- 15 %+ 39 %- 10 %
Trot10 275+ 16 %- 12 %+ 40 %- 8 %
Plat10 304+ 13 %- 15 %+ 37 %- 12 %
Haies1 440+ 12 %- 34 %+ 39 %- 15 %

On constate que lorsqu'on pari systématiquement sur le favori à la première cote et que celui-ci n'est plus le favori à la cote finale, comme dans le cas 1 la méthode est déficitaire. Les taux de réussite sont presque moitiés moins bons que dans le cas des favoris confirmés, par contre les rendements n'ont pas été plus faibles dans la plupart des cas : seul les favoris non confirmés dans les épreuves de saut de haies affichent des rendements 2 fois plus mauvais en pari simple gagnant. Cela sous-entend que les chevaux sélectionnés par notre méthode, et qui ont gagné la course, ont rapporté 2 fois moins que dans les autres disciplines : les écarts de cotes avec le favori à la cote finale ne devait donc pas être très grands.

Cas 3 : le gagnant n'était pas le favori à la première cote mais il était favori à la cote finale

Dernier cas envisagé dans cette première partie de l'étude des favoris. La stratégie cette fois-ci consiste donc à miser si le cheval est le favori à la première cote et qu'il n'est plus favori à la cote finale : c'est la définition d'un favori non confirmé.

 Pari simple gagnantPari simple placé
DisciplineNb chevauxRéussiteRendementRéussiteRendement
Toutes23 563+ 24 %- 16 %+ 50 %- 10 %
Trot10 496+ 26 %- 15 %+ 50 %- 8 %
Plat10 501+ 22 %- 17 %+ 50 %- 13 %
Haies1 496+ 25 %- 14 %+ 53 %- 8 %

Les taux de réussites sont meilleurs que dans le cas 2 et se rapprochent des valeurs observées dans le cas 1 (favoris confirmés) aussi bien en simple placé qu'en simple gagnant. Pour chaque type de pari, les rendements , toujours mauvais, sont similaires quelque soit la discipline concernée.

Conclusions provisoires

Nous réservons nos conclusions définitives sur la rentabilité des favoris pour notre prochain article car il reste bon nombre de paramètres sur lesquels nous allons pourvoir jouer afin d'affiner les statistiques (course de quinté, hippodrome, allocations de la course, etc) et peut-être mettre en évidence une méthode dans laquelle les favoris sont gagnants. Quoi qu'il en soit, les tableaux précédents soulignent les éléments suivants :

  • les favoris confirmés doivent être privilégiés par rapports aux favoris non confirmés,
  • dans les courses de haies, il est préférable de s'abstenir de parier sur un favori de la première cote si celui-ci n'est plus le favori au départ de la course.

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