Relation entre le numéro du cheval et le pronostic pmu

Cheval numéro 9 d'une course de trot attelé

Les numéros, les chiffres ont toujours fasciné, à tel point que même dans les jeux d’argent, on parle en "numéro". Avez-vous déjà vu un loto ou un euromillion avec des lettres ?
Impossible. Il n’y a que des numéros à cocher. Au turf, c’est pareil.
Du coup, certains pronostiqueurs du dimanche s’improvisent mathématiciens et peuvent très sérieusement mettre au point des méthodes de turf toutes plus farfelues les unes que les autres. Sans imaginer des choses abracadabrantes, il y a pourtant quelques notions importantes à connaître sur le numéro du cheval et ses conséquences sur le pronostic turf de la course.

Bien distinguer le numéro du cheval du numéro de corde

Les turfistes amateurs font souvent l’amalgame entre le numéro d’un partant et son numéro de corde ou son numéro de départ. Cette confusion est entretenue en raison des différences d’attribution des numéros en fonction des disciplines. Voici quelques rappels pour ne plus vous mélanger les pinceaux et quelques astuces qui vous permettront de dégoter quelques chevaux oubliés par les parieurs.

Numéros des chevaux en trot

Au trot les chevaux qui portent les numéros les plus importants sont ceux qui ont gagné le plus d’argent. Ce sont les chevaux les plus riches.
Pour cette raison, on constate souvent un biais des parieurs qui ont tendance à privilégier les gros numéros, car leur inconscient confond chevaux les plus riches, et chevaux les plus rapides pour la course dont il est aujourd’hui question... Ce sont donc souvent les chevaux les plus joués.
Ne vous laissez pas influencer par le numéro que porte un cheval au trot. Idéalement vous devriez faire votre papier en analysant les chevaux sans aucun ordre de présentation, de façon aléatoire, afin que votre jugement ne soit pas entaché d’un a priori positif ou négatif lié au numéro du cheval.

Attention toutefois aux courses de trot avec départ à l’autostart, le numéro du cheval attribué par tirage au sort détermine aussi sa place derrière l’autostart. Or généralement sur des distances courtes, les chevaux avec les numéros 5,6 et 7 sont avantagés. C’est un fait statistique avéré.

Numéros des chevaux dans les courses de galop

Au galop, le numéro de corde n’est pas le numéro du cheval. En effet, les numéros de cordes au galop sont tirées au sort (page 105 du Code des courses France Galop). Au galop, les meilleurs chevaux disposent des petits numéros, ainsi le cheval numéro 1 est meilleur que le cheval numéro 2 et ainsi de suite. Même si le numéro du cheval prévaut sur le numéro de corde au galop (sauf conditions de courses particulières : distance courte, etc.), un cheval avec un petit numéro de partant et un petit numéro de corde devrait normalement faire partie de votre pronostic.

Sans prise en considération des autres paramètres de la course, le numéro du cheval, pour ou impaire ne permet pas de faire un pronostic.

Jouer les numéros pairs ou impairs ?

Encore une idée farfelue née dans le cortex cérébral d’un mauvais mathématicien turfiste ou plutôt d’un turfiste, mauvais mathématicien ! De la même façon qu’il est complètement stupide de jouer des numéros du loto en fonction de la parité, il en est de même dans les courses hippiques. Quel paramètre intrinsèque à l’univers des courses hippiques pourrait privilégier les chevaux pairs ou impairs ? Il est toujours possible de conduire une étude statistique sur les numéros les plus souvent gagnants / placés en fonction des conditions de courses (discipline, nombre de partants, distance, hippodrome, etc.) mais cela serait une perte de temps : on ne trouvera pas de différence statistiquement significative dans les taux de réussite entre les numéros pairs et les numéros impaire. Si un turfiste joue la parité des numéros des chevaux, c’est seulement par superstition.

Que penser des écarts des numéros

Une méthode de turf très en vogue en ce moment, consiste à "analyser les séries", qui s’appuie de près ou de loin sur le fameux adage "jamais deux sans trois", aussi connu que farfelu.
Voici une liste de mots qui doivent obligatoirement vous mettre la puce à l’oreille : analyse minutieuse, optimisation, montante appropriée, amélioration de pourcentage, série en bonne / mauvaise forme, observation d’écart, ou mieux, d’écart d’écart, écart maximum, écart régulier… Les sites qui vous tiennent à peu près ce langage, vous proposent assurément des méthodes s’appuyant sur des systèmes de numérologie tordus sans aucun fondement mathématique sérieux. Autrement dit, c’est du vent !
On trouve deux grandes écoles :

  • Les méthodes basées sur de la gestion ultra supra optimisée sur des courses passées, qui permettront donc d’afficher un bilan très bon. C’est ce qu’on appelle de la sur optimisation. Ces méthodes sexy sur le passé s’écrouleront rapidement dans le présent. Dans la réalité, ces méthodes seront forcément perdantes.
  • Les méthodes basées sur les "écarts", voire les "écart d’écarts" pour les plus "pointues". L’idée de base repose sur une fausse croyance qui est la suivante : un numéro qui n’est pas sorti depuis longtemps a plus de chance de sortir qu’un numéro qui vient de sortir. Celà reviendrait à croire sérieusement que, parce que le dernier lancer d’une pièce vous a donné PILE, vous avez plus de chance d’obtenir FACE au prochain lancer… C’est archi faux. Les évènements sont indépendants et il n’existe aucune corrélation entre eux.

La vérité sur les numéros des chevaux au PMU, c’est qu’ils constituent une information complémentaire, qui a plus ou moins d’importance suivant les conditions de courses. En aucun cas vous ne pourrez trouver une méthode de sélection magique qui se base uniquement sur les numéros et sur l’observation de leurs fréquences de sortie.

Un cheval favori est un cheval un or, un cheval incontournable, que tout le monde va jouer, non pas à cause du numéro qu’il porte, mais bien à cause de ses performances, et / ou de celles de son jockey, et / ou de celles de son entraineur.